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Mot-clé - Rôle des banques centrales

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vendredi, 25 novembre 2011

La BCE envisage un nouveau soutien aux banques

Les Echos du 24/11/2011

Pour la première fois, la banque centrale européenne (BCE) pourrait étendre la maturité de ses prêts aux banques à deux voire trois ans, pour éviter un étranglement du crédit, selon Reuters.

mon commentaire :

Encore un effort et la BCE pourrait enfin soutenir l'activité de la zone euro utilement en refinançant des crédits correspondant à des investissements liés aux économies d'énergie et à tous les besoins liés au sauvetage de la planète au lieu de refinancer à l'aveugle des systèmes bancaires qui ne savent plus comment orienter leurs activités pour ou survivre ou continuer à offrir, sauf accident, des rendements voisins de 15 % à leurs actionnaires.. comme avant la crise.


Pour préciser mon propos je renvoie à un article du 15 novembre publié dans le Cercle -Les Echos- "Du bon usage du refinancement de la BCE."

lundi, 6 décembre 2010

Quand Bâle III se substitue aux banques centrales


Le Cercle  Les Echos - le 06/12/2010 

synthèse :

Avec Bâle III, la réglementation bancaire qui était d’inspiration purement microéconomique prend enfin en compte la dimension macroéconomique. Mais autant le provisionnement des risques ex ante est bienvenu, autant son dispositif contracyclique imposant des fonds propres additionnels en cas d’emballement dans un pays ne paraît pas des plus souhaitables.

Il est regrettable de demander au prudentiel d’utiliser un outil bien moins pertinent et moins efficace que les réserves obligatoires qui, à côté des taux d’intérêt, sont l’autre arme dont dispose les banques centrales pour conduire leur politique monétaire. Les Chinois ont montré, eux, qu’ils l’avaient bien compris.


Parmi les causes de la crise financière de 2007/2008  les analyses, y compris par les autorités bancaires et financières, ont signalé l’importance du rôle joué par Bâle II, le dispositif prudentiel de banques. La raison ? La nature micro-prudentielle des ratios qu’il demande de respecter. En effet dans ses exigences, Bâle II ne tenait pas compte des effets globaux des comportements individuels des banques. Celles-ci, tout en respectant individuellement la réglementation, pouvaient donc prendre toujours plus de risque en les cédant sur les marchés… jusqu’à provoquer la crise systémique que l’on sait.

De plus, sans parler du rôle majeur dans la crise des valorisations « valeur de marché » d’un volume croissant de créances et de dettes, Bâle 2 comportait, sans aucun correctif, des éléments de réglementation qui pouvaient amplifier le caractère cyclique des économies.

Les recommandations du Comité de Bâle du 12 septembre, appelées Bâle III, ne sont pas retombées dans ce travers. A côté d’ajustements de nature micro-prudentielle (essentiellement le resserrement de la notion de fonds propres, une meilleure prise en compte des risque de marché et la mise en place progressive de ratios de liquidité), le Comité de Bâle a voulu traiter les aspects macro-prudentiels, sans lesquels aucun acteur ne peut être vraiment en sécurité. A ce titre, il a institué deux dispositifs réglementaires.

Le premier, appelé « volant de conservation », demande aux banques de constituer des provisions ex ante pendant le temps « des vaches grasses » pour être mieux à même de passer le temps des « vaches maigres », et ce à hauteur de 2,5 % des fonds propres des établissements. Le second, appelé « volant contracyclique », prévoit la possibilité pour un pays d’imposer à son système bancaire des fonds propres additionnels - de 0 % à 2,5% des risques pondérés - lorsqu’il juge excessive la croissance globale des crédits sur son territoire.

Le provisionnement contracyclique relève des banques centrales et de la politique monétaire

Autant le provisionnement ex ante est bienvenu, et était d’ailleurs préconisé depuis longtemps (cf. le  Conseil National du Crédit en 1995 dans un rapport sur « le risque de crédit ») et pratiqué par les autorités espagnoles, autant le provisionnement contracyclique ne nous paraît pas devoir relever de la réglementation prudentielle mais des banques centrales et de la politique monétaire.

En effet, il y a confusion des genres. Le contrôle prudentiel est un soubassement structurel stable qui ne doit pas être modifié en fonction des conjonctures économiques car il faut du temps pour mettre en place de nouvelles exigences et une fois posées elles peuvent durer plus que nécessaire. Cette inertie vient du fait que les ratios prudentiels portent essentiellement sur les fonds propres qui sont d’une manipulation difficile. De plus ils jouent sur la géographie du capital et sur les capitalisations boursières. Avec ce nouveau dispositif, le prudentiel devient en charge de toute la régulation financière à la politique des taux d’intérêt près !

C’est ignorer le rôle des banques centrales dont la deuxième mission, à côté de la lutte contre l’inflation est d’assurer la robustesse du système bancaire. A coté des taux, les banques centrales disposent d’un outil parfaitement approprié pour piloter plus finement les conditions de financement au vu des données macro-économiques. Il s’agit des réserves obligatoires non rémunérées dont le(s) seuil(s) de déclenchement et la progressivité sont rendus publics. Avant même qu’ils ne jouent ils peuvent inciter les acteurs à plus de modération.

Leur mise en œuvre permet de freiner, voire de casser, spontanément ou sous la contrainte financière, un emballement général des crédits ou d’une catégorie importante d’entre eux. Elles peuvent également être mobilisées contre toute augmentation excessive des positions spéculatives sur les marchés prises directement par les banques ou permises par l’accroissement des financements qu’elles accordent à d’autres d’institutions financières moins ou pas régulées.

Alors que le ratio contracyclique touchera de façon indifférenciée tous les établissements, y compris les plus vertueux, les réserves obligatoires permettent de ne cibler que ceux qui sont à la source des dérapages et ce avec, si souhaité, une forte progressivité des taux autrement plus contraignante qu’un ratio de fonds propres « flat » allant de 0 à 2,5 %. D’ailleurs ces 2,5%, au maximum, n’empêcheront pas la poursuite des dérapages par ceux qui y trouveront toujours leur compte. Il leur suffira de procéder à une augmentation de capital ou, même mieux, de traiter cette exigence locale comme quantité  négligeable… Ce qui sera facile pour une très grande banque dont l’activité du pays considéré ne représente que quelques pour cents de son activité mondiale et beaucoup moins pour une banque aux engagements relevant essentiellement du pays considéré. En outre, le suivi en sera très difficile en Europe avec une surveillance prudentielle assurée par les pays d’origine et non par le pays d’accueil concerné.   

Les réserves obligatoires permettent des frappes chirurgicales très efficaces car très ciblées. C’est tout le contraire avec le « volant contracyclique » qui touchera tout le monde sans être réellement dissuasif. Il est regrettable de demander au prudentiel de mener, avec un outil nettement moins performant, une action qui revient aux banques centrales.

Ce recours aux règles de fonds propres ne serait-il pas qu’un pis-aller traduisant l’échec des réflexions des banques centrales sur l'adaptation des politiques monétaire aux cycles financiers ?



Cet article a servi de base à un article de Diogène paru sur Slate.fr, le 20/12/2010, sous le titre "Vive les réserves obligatoires"
http://www.slate.fr/story/30027/banques-reserves-obligatoires-bale

en savoir plus sur Diogène :
http://www.slate.fr/source/diogene

Note :

jeudi, 2 septembre 2010

La question à 4 000 milliards

Editorial de JEAN-MARC VITTORI
"La question à 4.000 milliards"

  02/09/10  - Les Echos  -


" Si le marché des changes a été relativement préservé dans la crise récente, il pourrait en être tout autrement dans les deux ou trois prochaines années. Les craquements sont de plus en plus bruyants, comme sur le yen aujourd'hui. Et la liquidité pourrait là aussi s'évanouir. Il est encore temps de prendre des précautions supplémentaires."


mon commentaire :

Avec la crise, on s’est inquiété à juste des dérivés négociés de gré à gré et le G.20  a demandé que l’essentiel passe par des chambres de compensation. On pourrait s’inquiéter pareillement d’une possible défaillance d’une (ou plusieurs) méga-banque ou très gros hedge fund sur le marché des changes parfois très chahuté, et ce dans un monde en crise.


Malgré les progrès accomplis depuis la chute de la banque Herstatt en 1974 : création d’une chambre de compensation privée pour les devises, CLS bank , opérationnelle depuis 2002, recommandations des banques centrales et de la BRI , seulement 55 % des 4 000 Mds sont compensés et les montants négociés quotidiennement par certains dépassent parfois leurs fonds propres.

Il est regrettable de ne pas s’en inquiéter davantage dans la refonte prudentielle en cours. Des recommandations ne suffisent plus.

vendredi, 6 août 2010

Investir en France


              
FAVILLA - billet du  27/07/10  - Les Echos  -

L'Agence française pour les investissements internationaux (Afii) vient de publier un tableau de bord de l'attractivité de la France qui remet de l'ordre dans un certain nombre d'idées reçues. D'abord et pour résumer, le pays se classe entre le premier et le quatrième rang mondial dans neuf des quatorze critères d'attractivité pour des investisseurs étrangers. (...).Mais les tendances dominantes au dénigrement ou à l'autocritique ont fini par accoutumer à une image négative...

mon commentaire :

Nous aimerions partagez votre diagnostic découlant des chiffres de l’AFII.

Mais ceux-ci sont sujets à caution. Ils retiennent les projets d’investissements et surtout ne tiennent pas compte des désinvestissements. Or ils sont nombreux comme le signale un commentaire. De plus pour les montants en cause, ils s’appuient sur les chiffres d’investissements directs étranger (IDE) non retraités de la balance des paiements. Or ceux-ci de 43 milliards d’entrées nettes deviennent négatifs de 4 milliards e 2009! Cet écart colossal provient de l’indispensable exclusion des prêts de trésorerie intragroupes qui gonflent de plus en plus ce chiffre. C’est ce qu’explique la Banque de France qui précise qu’en faisant cette correction elle ne fait qu’appliquer une recommandation de l’OCDE.

On trouvera toutes les précisions voulues sur http://www.banque-france.fr/fr/statistiques/telechar/economie_balance/Synthese_IDE.pdf

D’ailleurs les Echos du 17 juin en avait repris le message dans l'article « Stabilisation en trompe l’œil des investissements étrangers ».


D’autres informations sur l’appareillage statistique actuel appuyant les chiffres de l'Afii
dans http://www.finances.gouv.fr/notes_bleues/nbb/nbb324/fhmm_3_les_outilsdemesure.pdf

On aurait vraiment besoin de données cohérentes et fiables !

mardi, 20 juillet 2010

La France championne d'Europe des investissements étrangers

La Tribune - 20/07/2010
 

Alors que les investissements directs étrangers ont chuté de 39% en 2009 dans le monde, ils ne se sont repliés que de 35% en France.

mon commentaire :

Qui croire ?


Voilà qui contraste fortement –et le mot est faible -avec ce que la Banque de France a dit dans son rapport annuel sur la balance des paiements 2009. Après avoir indiqué des entrées nettes d’investissements étrangers avoisinant  43 milliards , elle a incité à la plus grande prudence quant à l’interprétation de ces chiffres. Et pour cause : après retraitement ces 43 milliards deviennent négatifs à hauteur de 4 milliards ! Excusez du peu ! Un écart de même nature et du même ordre de grandeur a lieu pour les sorties nettes françaises vers l’étranger : de 105 milliards, le chiffre après correction tombe à 59 milliards.
Les écarts colossaux proviennent  de la non prise en compte des prêts de trésorerie intragroupes dans les chiffres retraités. Retraitement qui n’est pas fait pour se complaire dans la sinistrose ambiante mais en application d’une norme  recommandée par l’OCDE !

Et la Banque d’expliquer que « les opérations de prêts intragroupes se traduisent par des investissements directs entrants et sortants entre sociétés sœurs qui gonflent ces statistiques ». Qu’un groupe français décide de financer davantage sa filiale en Allemagne ou au Brésil  à partir de sa trésorerie parisienne  au lieu de  la financer  localement pour les mêmes montants que l’année précédente et on aura  un accroissement  de la présence française à l’étranger. Et réciproquement pour un groupe étranger.  Alors qu’il n’y a dans les deux cas  aucune modification dans la présence et l’activité des groupes à l’étranger.


Il serait hautement souhaitable que des statistiques aussi sensibles que celles-là deviennent vraiment crédibles et que les analyses et commentaires – et je ne parle pas des décisions politiques qui peuvent en écouler !- puissent reposer sur des faits indiscutables  qui n’amalgamant pas des réalités si disparates dans leurs contenus et leurs finalités.
Combien y a-t-il de domaines où de telles aberrations conceptuelles perdurent et font toujours florès ?  S’y on ajoute les débats  depuis deux ans sur l’évolution du prix de l’immobilier en France,  on ne peut que conclure qu’il est grand temps que l’Autorité de la statistique publique fasse un « livre blanc » sur les outils statistiques, leur existence (ou non ) et leur pertinence. 
 

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